Chronique : "Soul on fire", troisième album de Big Fat Papa'z - novembre 2017 - heavy blues, rock 70 - Photos : M.G.T. au Rock à Gogo, Mormoiron (84), concert du 22 février 2019
Soul on Fire est le troisième album de Big Fat Papa'z. En une dizaine d'années d'existence, le groupe a écumé les scènes de PACA et gagné de nombreux tremplins. Power trio explosif de heavy blues, Big Fat Papa'z arrive sur notre platine à 4, bien décidé à défoncer la baraque !
Les loustics, plus indiens que cow-boys, mêlent savamment blues acoustique et rock électrique à l'ancienne avec quelques accents soul bien dosés. Du gras, du saignant, du lancinant, posés sur la voix de Damien Ricard (également batteur en concert et qui t'avoue que cette voix, il se l'est découvert par hasard sans chercher ni forcer et que, ben, forcément, tout le monde dans le groupe l'a réclamée à corps et à cris [enfin j'en rajoute peut-être un peu, mais je ne dois pas être loin de la vérité]), intense, trapue, sensuelle et rocailleuse, le tout « chargé de testostérone » (mais de la testostérone genre moule-burnes 70), des balades poignantes, des riffs zeppsabbathiens emmenés par Nils Kirchner et une basse tantôt sautillante, tantôt sooo groovy balancée par Quentin Crenes... c'est peu pour résumer la palette de ce que ces toulono-marseillais nous mettent dans les oreilles, hors des formatages imposés aujourd'hui, avec des morceaux entre 3'25 et 5'55.
L'album « Soul on Fire », autoproduit au Studio 18 à Hyères, nous emmène dans un univers rock tradi pur jus 70/80 dans ce qu'il a de plus puissant et d'hétéroclite. On roule en zeppelino-crüien avec Woman You Lead Me, jusqu'au heavy blues de Soul On Fire et ses gimmick typiques, au progressif See You There, et à un étonnant psychédélique ondulant Come Around introduit au didjeridoo. Le doux Real Son, très soul, s'appuie sur une rythmique efficace et discrète, pour mettre en valeur les touches guitare/voix très bluesy à la Motown, tandis que l'énergique Head Buttin' Man nous projette sur le hendrixovaughanien The Restart. L'opus se termine en beauté avec le très carré Hangin' On, qui est celui qui nous permet peut-être le mieux de mesurer les nuances époustouflantes de cette voix comme on en avait pas entendue depuis longtemps.
Les textes, écrits en anglais par Hugo Modena (batteur sur cet album, mais qui ne fait plus partie du line up 2019) nous parlent de relations humaines, de confrontation de points de vue, de figures marquantes... la vie, quoi. Le tout assaisonné de sentences philosophiques humanistes Un album somme toute assez classique pour les habitués du genre, mais qui justement nous fait découvrir que le son et l'esprit 70/80 sont loin d'être relégués au rang de folklore et qu'ils savent au contraire se régénérer.
En résumé, c'est bon, ça balance, ça vibre !
Version concert, la formule est un condensé de 2 heures de ce que Big Fat Papa'z est capable de donner, que ce soit en semi-acoustique ou en radical électrique. Et on sent bien qu'ils nous réservent des pépites à chaque détour de riff, à chaque tempo fracassant.
Bête de scène, le trio communique via un Quentin très jubilatoire et taquin. Version acoustique, Damien et Quentin chevauche leur guitare avec douceur et habileté. Joviaux et communicatifs, les trois barbus ont du talent, mais pas la grosse tête.
I'm just find you and I love !
L'album "Soul on fire" est en vente sur le site de Big Fat Papa'z