top of page
Rechercher
  • Mag. Tramoy

ACCEPT, un groupe pour vieux ? Tais-toi et écoute !


Saint-Etienne, Le Fil, 30 janvier 2018

Le 30 janvier, nous décidons de parcourir quelques sérieux kilomètres pour aller profiter d'une des deux seules dates du groupe allemand Accept en France. Le Fil est une petite salle stéphanoise, une SMAC à taille humaine, et ça me va très bien. Je vais pouvoir entendre et voir. C'est essentiel quand tu participes au concert d'un de tes groupes fétiches. Une gosse émerveillée, j'ai été. Récit.


Accept au Fil, Saint-Etienne, 30 janvier 2018 - Photo : Delph. B.

Comme le dit Wolf Hoffmann, Accept est actuellement plus vivant que jamais. A 58 ans, le guitariste du plus grand groupe de métal allemand est très en forme. En 2009, il décide, en compagnie de Peter Baltes, bassiste non moins vivant, de reformer Accept. Udo Dirkschneider n'étant pas partant pour remettre le couvert, ils dégottent un Marc Tornillo à la personnalité suffisamment marquée pour remplacer le chanteur historique sans dénaturer l'original. Depuis la sortie de Rise of chaos, le groupe enchaîne les concerts dans le monde entier. Il a posé ses amplis le 30 janvier, au Fil à Saint-Etienne. Aucune hésitation, 5h heures de route aller-retour ne pourront pas être un problème. Arrivée à Saint-Etienne, la salle n'est pas comble, mais regorge de toutes sortes de personnages de tous âges. Le public métal français est généreux, toujours content, content d'être là, un peu discret au fond, mais bien là, vivant !

La soirée commence par Night Demon, combo californien. Basse, guitare, batterie. Minimaliste mais puissant. Trois musiciens performants qui inondent la scène de riffs enragés à l'inclinaison très mötörheadienne (l'hommage aux trois fondateurs disparus est ovationné) et au son très Maidennien. La relève est là alors ? En tout cas, le batteur, Dusty Squires, nous assène son tempo ravageur en plein cœur, menant ses deux compères et le public sur des rythmiques diablement épiques. A Saint-Etienne, Night Demon a séduit. La pause ne dure guère. La foule se presse, plus intense. Il est hors de question que je reste derrière cette ribambelle de téléphones portables, dégainés pour immortaliser l'événement. Je joue des coudes mais pas trop (j'ai pas le gabarit). Je joue la pitié, un peu. C'est vrai quoi, soyez sympa les gars ! Je me faufile en troisième ligne. Un peu trop près du pogo central qui me catapultera finalement en première ligne. L'extase, quoi !

Un métal à texte flamboyant

Quand on voit Accept pour la première fois, on est tout à coup propulsé hors de soi. Rectitude espiègle, puissance du show, générosité, Accept offre son plaisir d'être là à l'étreinte collective. Ça bouge sur scène, chaque musicien vient voir un peu ce qui se passe dans le public : qui d'un clin d'oeil, qui d'un « c'est pas beau de montrer du doigt », qui d'un sourire... Accept communique. A ce niveau, c'est du divin. Wolf Hoffmann, amoureux de musique classique dont il saupoudre les morceaux, apporte lyrisme et légèreté au métal percutant et robuste d'Accept, naviguant du hard rock au speed métal sans sourciller. Le duel basse/guitare est peut-être bien le sommun de l'affaire. Je suis tellement près que les doigts de Baltes et Hoffmann m'hypnotisent. Le duel s'amplifie. Cette fois, la basse mène la danse, guidant la guitare sur des chemins qu'elle suit le sourire aux lèvres. Un vrai délice, et c'est peu de le dire. De la jouissance à l'état pur. Mais ce que nous ne percevons pas toujours, nous pauvre public non anglophone, c'est la puissance des mots. Accept n'a pas toujours été un groupe à texte. Gaby Hauke, manageuse du groupe, impose l'excellence. Elle devient parolière attitrée avec Balls to the wall. Stephan Kaufmann (ex-batteur) disait à l'époque dans Enfer Magazine : « À présent nous sommes libres de dire ce que l'on pense, car nous avons gravi les échelons du succès (...). Ce qu'il est important de savoir, c'est que ce n'est pas parce qu'on joue du heavy metal que l'on n'a pas de conscience sociale et que l'on se désintéresse du monde […] » N'empêche, Accept essuie les accusations d'esprits retors. Pas si simple d'afficher la voix singulière de l'univers ouvert, pacifiste et progressiste du groupe. Peu importe, ce métal flamboyant, aux accents wagneriens, assume plus que tout autre les préoccupations de son espace-temps. On se rend compte du chemin parcouru depuis les débuts. De ce qui a conduit à cette troisième reformation. C'est en prenant du plaisir qu'on en donne. Magique ! Un type vient m'embrasser, je crois qu'il est heureux.

Les 22 morceaux de la set list, réalisés avec précision et audace, oscillent entre nouveaux titres de l'excellent album Rise of chaos et les albums de référence : Metal Heart , Breaker, Restless and Wild, Balls to the wall... Accept arbore, fier, l'étendard de son son aux riffs accrocheurs et aux mélodies harmoniques. 2 heures où, clairement, le groupe nous maintient sur la vague du pouvoir absolu, confiants à recharger cette batterie qui peut faiblir au quotidien.Oui, Accept a la rage de vivre. Et je sais pas vous, mais moi aussi !

(Texte : Mag.T. / Photo : Delph. B.)

35 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page