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  • Mag. Tramoy

UNDERVOID, la rage pour salut !


Il est des pépites que nous ne devons pas laisser passer sans s'en délecter. Il est des « petits » groupes français qui relèvent haut la gloire du rock. Je vais vous parler d'un temps, récent, que nous avons été peu à connaître. Mais répandre la bonne parole pour vous convaincre de me suivre dans mes découvertes est un credo auquel je tiens. Allez, soyez curieux, je vais vous parler d'un groupe de rock français qui a fait frémir mes oreilles de vieille rockeuse !


C'est toute fébrile que j'arrive au Rock à Gogo, salle de concert rock du Vaucluse. William, Wiwi le bien nommé, patron du RAG avec sa belle Sandrine, m'avait, comme à son habitude envoyé quelques liens vidéos du groupe qui allait se produire ce dimanche 9 décembre 2018. Un dimanche soir ! Un groupe strasbourgeois dans un écrin provençal ! Autant dire que c'était une gageure de faire déplacer les rockagogoliens. Et en plus, il caillait ! Pour un provençal, même exporté du Nord, c'est dur !

Bref, moi j'arrive fébrile. J'avais écouté. Et j'avais aimé. Il était hors de question que je rate ça !A priori, avec tous les a-priori. Rockeuse dans l'âme je suis et je resterai. Les ptits gars qui étaient là se fondaient déjà dans le décor. Amicaux, ils s'en donnaient à cœur joie de parler ici et là avec le public, peu nombreux, il faut bien le dire, qui s'amoncelait en essayant au mieux d'occuper l'espace, bien conscient qu'il lui faudrait assurer pour réserver un accueil bruyant au groupe qui avait fait tous ces kilomètres pour les rencontrer.

Arnaud, qui allait se révéler chanteur émérite, clopinait entre deux béquilles, de ci de là, au milieu de la non-foule. Un belfortin d'origine. On a forcément des choses à se dire. Et pas que sur Belfort, sur la vie, les idées qu'on échange. Je vois bien qu'il souffre sur ses béquilles, à rester poliment debout pendant que je fais ma bavarde. Mais quand on se reconnaît, on insiste. Il essaye désespérément de happer Alex, le jeune et fringuant batteur du groupe, pour lui piquer quelques pilules magiques qui feront passer la douleur. A ce moment là, avec les vidéos en tête, je me demande bien comment le garçon va se débrouiller. T'inquiète, me dit-il, tu vas voir. Hin hin, le coquin a de la ressource apparemment.

On part au loin...



Bon, c'est l'heure. Il est temps d'arrêter de bavarder. Le groupe a un boulot à faire. La bonne trentaine d'habitués, alléchée par mon habituelle splendide accroche promotionnelle, attendait néanmoins le groupe en connaisseurs. Ben oui, les habitués du RAG sont des connaisseurs. Nombreux sont musiciens, d'autres passent leurs journées à écouter des musiciens (et ciennes), alors... Et paf ! Ça commence !



La claque est splendide ! Comme d'habitude, encore mieux en scène qu'en vidéo, mais ça ce n'est guère une surprise pour les habitués des scènes rock. Pourtant, moi, j'observe. J'écoute, je regarde et j'observe. Max, le manager du groupe, boit, en retrait, des yeux, des oreilles et du corps la moindre note qui sort des entrailles de Undervoid.

Ah oui, parce que j'ai quand même oublié de vous dire que ce groupe s'appelle Undervoid. Ne leur demandez pas pourquoi. D'une part, ça les fait chier (j'ai vu ça dans une vidéo interview du net) et d'autre part, ils ne savent pas, enfin... qu'ils disent ! Moi je sais, c'est du sous-vide. Le sous-vide, ça garde les saveurs intactes. Le sous-vide protège des bactéries, préserve la texture et le goût, et sauvegarde les vitamines ! Rien que ça ! Et Undervoid, c'est ça. Undervoid se nourrit des rencontres, des gens qu'ils croisent sur le chemin, de la vie, des histoires, et les met précieusement sous vide pour en faire des chansons au goût savoureux, pleines d'énergie, de vitamines et qui transmettent une santé d'enfer à celui qui s'en nourrit à son tour.

UNDERVOID, c'est pas de l'arnaque !

Undervoid, sinon, c'est quoi ? C'est un combo à 5 instruments (basse, batterie, guitare lead, guitare rythmique et chant) pour 4 musiciens. Mais encore ? Undervoid, c'est un tout. L'harmonie du chaos du monde qui tient sur une toute petite scène comme il peut en remplir une monumentale. Undervoid, c'est 4 gaillards au cœur pur, limite chevaleresque, mais pas du style Lancelot, non plutôt dans le style de notre monde agonisant mais tellement touchant, avec ses pilules amères, ses cris insensés, ses trous béants ou son histoire débraillée. Undervoid, c'est des sans culottes qui revendiquent, à coup de riff rageurs, que le rock est toujours vivant. Le rock dans ce qu'il a de plus enragé. Quand on tend l'oreille, ils ont de qui tenir dans l'univers du rock français (No one is innocent, dont ils ont fait une première partie, Noir Dez, même FFF par moment) et puisent habilement dans leur multitude (Deep purple, Rage against the machine, Portishead de la belle époque...). Ensemble, ils forment un tout particulier et personnel, homogène et éclectique, à faire blêmir les dieux du rock. Les 4 mutants envoient du lourd, avec modestie, sans avoir besoin de s'ériger en prophètes pour emmener le public loin, loin... Une voix épique, des solos de guitare sulfureux, un tandem rythmique possédé, il n'y a pas de hasard, ces quatre-là se sont trouvés.



Undervoid, comme dirait Jean-Mi, un habitué du RAG, c'est simple et efficace. Un bon gros rock qui tache, avec des musiciens excellentissimes, des chansons balancées avec une voix puissante et franche, douce à la fois. Des électrons libres en quête d'un monde meilleur. Tout un tas de contradictions finalement qui forment un truc assez génial qu'on ne peut classer, si on avait envie, que dans la pure veine du meilleur power rock français. Undervoid, c'est 4 garçons survoltés qui ne font qu'un. Ils sont contents d'être là où ils sont, toujours, et ils nous le font savoir. Ils donnent tout, qu'on soit 30 ou 300. Ils sont généreux, ils sont sincères, combatifs et attentifs, un brin incisif et teigneux comme j'aime, ils sont fougueux et débridés, des purs-sang du rock en liberté. Ils ont la beauté de ceux qui ont une conscience.

Le concert est fini, le public est conquis et le groupe signe aveuglément toutes les affiches et cd qu'on leur tend avidement pour garder une trace de leur passage. Alex, Arnaud, Bill et Marc, sans oublier Max, le génie communiquant, iront loin. Ils en ont l'énergie. Ils en ont le pouvoir absolu. Ils en ont l'inspiration. Et nous, on a qu'une envie, c'est les revoir très vite.


Avec 4 EP (N+1, 2/3/4/5 morceaux), comme sur scène, Undervoid monte en puissance et prépare son 1er album pour 2019 (oh ben c'est cette année!). Et on l'attend avec impatience !

(Crédits photo : sur les photos ou inconnus -pour l'instant, sauf la der, de M.T., moi quoi, pas très fière de cette photo pourrie, prise avec un vieux téléphone hors du temps, mais tellement emblématique)


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